Gnosticisme universel
Traduction littérale (1ère partie)

Traduction littérale (1ère partie)

Les trois Montagnes

Par le V.M. Samaël Aun Weor

Sans vouloir d’aucune façon blesser des susceptibilités délicates, nous devons mettre l’accent sur l’idée de base que, dans le contexte culturelle-spirituelle de l’humanité contemporaine, coexistent diverses institutions vénérables qui croient très sincèrement connaitre le Chemin Secret et qui cependant ne le connaissent pas.

Qu’on nous donne la liberté de dire avec une grande solennité que nous ne voulons pas faire de critique destructive : nous soulignons, et il est évident que ceci n’est pas un crime.

Évidemment, et par simple respect très profond envers nos semblables, jamais nous nous prononcerions contre quelconque institution mystique.

Nous ne pourrions critiquer aucun élément humain pour le fait de ne pas connaitre quelque chose qui ne lui a jamais été enseigné. Le Chemin Secret n’a jamais été dévoilé publiquement.

En des termes rigoureusement socratiques, nous dirions que beaucoup d’érudits qui prétendent connaitre à fond le Sentier du Fil du Couteau, non seulement ignorent, mais ils ignorent qu’ils ignorent.

Ne voulant pas viser ou pointer d’organisations spirituelles d’aucune sorte et sans le désir de vouloir vexer personne, nous dirons simplement que l’ignorant instruit non seulement ne sait pas, mais en plus il ne sait pas qu’il ne sait pas.

Dans tous les livres sacrés de l’antiquité on fait allusion au Chemin Secret, on le cite, on le nomme dans beaucoup de versets, mais les gens ne le connaissent pas.

Dévoiler, indiquer, enseigner le sentier ésotérique qui conduit à la Libération finale, est certainement le but de cette Œuvre que vous avez dans vos mains, cher lecteur. Il s’agit d’un autre livre du Cinquième Évangile.

Gœthe, le grand Initié allemand, a dit : « Toute théorie est grise et seul est vert l’arbre aux fruits dorés, qui est la vie. »

Des expériences vécues transcendantales sont certainement ce que nous apportons dans ce nouveau livre : ce que nous avons vérifié, ce que nous avons expérimenté directement.

Nous ne pouvons reporter de tracer les Cartes du Chemin, d’indiquer avec précision chaque pas, de signaler les dangers, etc., etc., etc.

Il y a quelque temps les gardiens du Saint-Sépulcre me dirent : « Nous savons que tu t’en-va, mais avant que tu partes, tu dois laisser à l’humanité les Cartes du Chemin et vos paroles ».

J’ai répondu en disant : « C’est ce que je ferai. » Dès lors, je m’engageais solennellement à écrire ce livre.

Samaël Aun Weor

Il n’est pas de trop d’affirmer solennellement que je naquis avec d’énormes inquiétudes spirituelles; le nier serait absurde…

Bien que pour plusieurs cela semble quelque chose d’insolite et d’incroyable le fait concret qu’il y ait certains individus dans le monde qui peuvent se rappeler de manière intégrale la totalité de leur existence, y compris jusqu’à leur propre naissance, je veux affirmer que je suis l’un de ceux-là.

Après tous les processus natals habituels, très propre et joliment habillé, je fus placé délicieusement dans le lit maternel auprès de ma mère…

Un géant très aimable, s’approchant de ce lit sacré, me contemplait en souriant doucement. C’était mon père.

Inutile de dire clairement et sans ambages, qu’à l’aube de toute existence nous marchons initialement à quatre pattes, ensuite avec deux et finalement avec trois. Évidemment cette dernière est la canne des vieillards.

Mon cas d’aucune façon pouvait être une exception à la règle générale. Quand j’eu onze mois je voulu marcher, et il est évident que j’y parvins en me maintenant fermement sur mes deux pieds.

Je me souviens encore parfaitement de cet instant merveilleux où, en entrelaçant mes mains sur la tête, je fis solennellement le signe maçonnique de détresse : « ELAI B NE AL’MANAH. »

Et comme il se trouve que je n’ai pas encore perdu la capacité d’étonnement, je dois dire que ce qui arriva ensuite me paru merveilleux. Marcher pour la première fois avec le corps que nous a donné la Mère Nature, est hors de tout doute un prodige extraordinaire.

Très sereinement je me suis dirigé vers la vieille baie vitrée d’où l’on pouvait clairement voir l’ensemble bigarré de gens qui ici, là ou là-bas, apparaissaient ou disparaissaient dans la petite rue pittoresque de mon village.

M’agripper aux barreaux de cette si vétuste fenêtre fut pour moi la première aventure; heureusement mon père, homme très prudent, conjurant tout danger avec beaucoup d’anticipation, avait installé un treillis métallique sur la balustrade afin que je n’aille pas tomber dans la rue.

Cette très vieille fenêtre d’un étage élevé ! Comme je m’en souviens ! Vieille bâtisse centenaire où j’ai fait mes premiers pas…

J’aimais bien sûr à cet âge délicieux les jouets enchanteurs avec lesquels les enfants se divertissent, mais cela n’empêchait d’aucune manière mes pratiques de méditation.

Pendant ces premières années de la vie où l’on apprend à marcher, j’avais l’habitude de m’assoir à la manière orientale pour méditer…

J’étudiais alors de façon rétrospective mes réincarnations passées, et il est ostensible que beaucoup de gens des temps anciens me rendaient visite.

Lorsque se concluait l’extase ineffable et que je retournais à l’état normal commun et courant, je contemplais avec douleur les murs vétustes de cette maison paternelle centenaire où je semblais être, malgré mon âge, un étrange cénobite…

Combien petit je me sentais devant ces rustiques murailles ! Je pleurais… Oui !, comme pleurent les enfants…

Je me lamentais en disant : « Encore une fois dans un nouveau corps physique ! Combien douloureuse est la vie ! Aïe !, aïe !, aïe !… »

En ces instants précis accourait toujours ma bonne mère avec l’intention de m’aider à temps, en s’exclamant : « Le petit a faim, il a soif », etc., etc., etc.

Je n’ai jamais pu oublier ces instants où joyeux je courais dans les corridors ancestraux de la maison…

Il m’arrivaient alors des cas insolites de Métaphysique Transcendante : mon père m’appelait du seuil de sa chambre; je le voyais en vêtements de nuit, et quand je tentais de m’approcher de lui il se dissipait en se perdant dans la dimension inconnue…

Cependant, j’avoue sincèrement que ce type de phénomènes psychiques m’étaient très familier. J’entrais simplement dans sa chambre à coucher et, en vérifiant directement que son corps physique était endormi dans le lit d’acajou parfumé, je me disais à moi-même ce qui suit : Ah! ce qui arrive c’est que l’âme de mon père est en dehors parce que son corps charnel en ce moment est en train de dormir.

En ces périodes commençait le cinéma muet et beaucoup de gens se réunissaient sur la place publique pendant la nuit pour se distraire en regardant des films en plein air sur un écran rudimentaire : un drap bien tendu, cloué sur deux bâtons suffisamment distancés…

J’avais à la maison un cinéma très différent : je m’enfermais dans une chambre à coucher obscure et je fixais le regard sur la cloison ou mur. Après quelques instants de spontanée et pure concentration, le mur s’illuminait splendidement comme si c’était un écran multidimensionnel, les cloisons disparaissaient définitivement; surgissaient ensuite de l’espace infini des paysages vivants de la Grande Nature, des gnomes enjoués, des sylphes aériens, des salamandres du feu, des ondines des eaux, des néréides de l’immense mer, des créatures heureuses qui jouaient avec moi, des êtres infiniment heureux.

Mon cinéma n’était pas muet, et n’avait pas besoin non plus de Rudolph Valentino, ou de la fameuse Gatita Blanca des temps passés.

Mon cinéma était aussi sonore, et toutes les créatures qui apparaissaient sur mon écran spéciale, chantaient ou parlaient en la source très pur de la langue divine originelle, qui comme une rivière d’or court sous la forêt épaisse du soleil.

Plus tard, lorsque la famille eut grandi, j’invitais mes innocents petits frères et ils partageaient avec moi ce bonheur incomparable en regardant sereinement les figures astrales sur la cloison extraordinaire de ma chambre obscure…

J’ai toujours été un adorateur du Soleil, et aussi bien à l’aube qu’au crépuscule je montais sur le toit de la demeure (car à ce moment-là il n’y avait pas de terrasse), et assis à l’orientale comme un yogi infantile, sur les tuiles de terre cuite, je contemplais l’Astre Roi en état d’extase, me plongeons ainsi dans une profonde méditation. Ma noble mère avait de bonnes frousses en me voyant marcher sur la demeure…

Chaque fois que mon vieux père ouvrait la vieille porte de la garde-robe, je sentais comme s’il allait me remettre cette singulière veste ou casaque de couleur pourpre sur laquelle brillaient des boutons dorés…

Vieux vêtement de l’habillement chevaleresque que je portais avec élégance dans cette ancienne réincarnation où je m’appelais Siméon Bleler. Parfois il m’arrivais de penser que dans cette vieille armoire il aurait pu aussi être rangées des épées et des fleurets des temps anciens.

Je ne sais si mon père me comprenait; je pensais peut-être qu’il pouvait me remettre des objets de cette existence ancestrale. Le vieil homme me regardait et au lieu de ces vêtements il me remettait un chariot pour que je joue avec : jouet des bonheurs innocents de mon enfance…

Enseigné dans les bonnes manières, j’avoue franchement et sans ambages, que je fus éduqué en accord avec la religion officielle de mon village.

Mal se conduire avec quelqu’un, dans le grenier, en pleine liturgie, m’a toujours paru abominable…

Depuis l’enfance j’ai le sens de la vénération et du respect. Je n’ai jamais voulu hausser les épaules en plein culte ; jamais je n’ai aimé me défiler de mes devoirs sacrés, ni rire, ni me moquer des choses saintes.

Sans vouloir maintenant m’emmêler dans des épines et des ronces, je dois seulement dire que dans cette secte mystique —peu importe quel était son nom—, j’ai trouvé des principes religieux communs à toutes les religions confessionnelles du monde. Les citer maintenant, est approprié pour le bien de la Grande Cause.

CIEUX

Nous les trouvons dans toute religion confesionnelle bien que sous différents noms; cependant, ceux-ci sont toujours neuf, comme le disait avec tant d’adresse le Dante florentin, dans son poème classique de « La Divine Comédie ».

— Ciel de la Lune (monde astral)
— Ciel de Mercure (monde mental)
— Ciel de Vénus (monde causal)
— Ciel du Soleil (monde bouddhique ou intuitif)
— Ciel de Mars (monde atmique. Région d’Atman)
— Ciel de Jupiter (le Nirvana)
— Ciel de Saturne (monde paranirvanique)
— Ciel de Uranus (monde mahaparanirvanique)
— Ciel de Neptune (l’Empyrée)

Il est évident et manifeste que ces neuf cieux cités avec joie, sont aussi à l’intérieur de nous-même, ici et maintenant, et se pénètrent et compénètrent mutuellement sans se confondre.

Évidemment ces neuf cieux se trouvent situés dans neuf dimensions supérieures; ostensiblement il s’agit de neuf univers parallèles.

ENFERS

Il n’est pas de trop dans cet ésotérique Message de Noël 1972-1973, de rappeler avec une certaine emphase très particulière les divers enfers religieux…

Évoquons avec solennité, retenons, les multiples enfers préhistoriques et historiques.

On retrouve partout des rappels, des réminiscences sur des enfers chinois, mahométans, bouddhistes, chrétiens, etc., etc., etc.…

Il est donc indiscutable que tous ces divers enfers servent de symbole pour le monde minéral submergé…

Clairement, Dante, disciple merveilleux de Virgile le poète de Mantoue, découvre avec étonnement mystique l’intime relation qui existe entre les neuf cercles dantesques et les neuf cieux…

« Le Bardo Thodol », livre tibétain des esprits de l’autre monde, se distingue magnifiquement devant nos yeux en nous faisant voir la réalité crue des mondes infernaux à l’intérieur de l’organisme planétaire sur lequel nous vivons.

Il est indubitable que les neuf cercles dantesques de l’intérieur de la Terre, correspondent scientifiquement aux neuf infradimensions submergées sous la région tridimensionnelle d’Euclide.

Ceci rend évidente et claire, l’existence cosmique des mondes infernaux dans n’importe quel monde de l’espace infini.

Évidemment le règne minéral submergé n’est certainement pas une exception de la planète Terre.

ANGÉOLOGIE

Tout le Cosmos est dirigé, surveillé et animé par des séries quasi interminables de hiérarchies d’êtres conscients, chacun d’eux ayant une mission à accomplir, et qui (qu’on les appel par un nom ou par un autre : Dhyan-Chohans, Anges ou Devas, etc.) sont des Messagers seulement dans le sens d’être des agents des lois karmiques et cosmiques. Ils varient à l’infini dans leurs degrés respectifs de conscience et d’intelligence et tous sont des Hommes parfaits dans le sens le plus complet du mot.

De multiples services angéliques caractérisent l’Amour Divin. Chaque Élohim travaille dans sa spécialité. Nous pouvons et devons faire appel à la protection angéliques.

DIEU

Toutes les religions sont des perles précieuses enfilées sur le fil d’or de la Divinité.

L’amour que toutes les institutions mystiques du monde sentent pour le divin est ostensible : Allah, Brahma, Tao, Zen, I.A.O., INRI, Dieu, etc., etc., etc.

L’Ésotérisme Religieux n’enseigne aucune sorte d’athéisme, excepté dans le sens que renferme le mot sanscrit « nastika » : ne pas admettre d’idoles, y compris ce Dieu anthropomorphe des gens ignorants (ce serait chose absurde de croire en un dictateur céleste qui assis là-haut sur un trône de tyrannie, lançerait des éclairs et de la foudre contre cette triste fourmilière humaine).

L’Ésotérisme admet un Logos ou un Créateur collectif de l’univers, un Démiurge architecte.

Il est indiscutable qu’un tel Démiurge n’est pas une déité personnelle comme beaucoup le supposent erronément, mais plutôt la collectivité des Dhyan-Chohans, Anges, Archanges et autres forces. Dieu est Dieux.

Il est écrit en caractères de feu dans le Livre resplendissant de la Vie, que Dieu est l’Armée de la Voix, la Grande Parole, le Verbe.

« Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. »

« Toute les choses furent faite par Lui, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans Lui. »

C’est quelque chose d’évident et de manifeste que tout Homme authentique qui atteint réellement la perfection, entre pour cette raison dans le courant du son, dans les milices célestes constituées des Bouddhas de Compassion, Anges, Esprits Planétaires, Élohim, Rishi-Prajapatis, etc., etc., etc.

On nous a dit avec grande insistance que le Logos sonne et ceci est évident. Le Démiurge, le Verbe, est unité multiple parfaite.

Celui qui adore les Dieux, celui qui leur rend un culte, peut mieux capter la profonde signification des diverses facettes divines du Démiurge architecte.

Quand l’humanité se moqua des Dieux Saints, elle tomba blessée à mort dans le grossier matérialisme de cet Âge de Fer.

LUCIFER

Nous pouvons et même devons éliminer radicalement tous les agrégats psychiques subjectifs, ténébreux et pervers que nous portons en nous ; cependant, il est indiscutable que jamais nous ne pourrions dissoudre en nous-mêmes l’ombre du Logos intime.

Il est on ne peut plus clair et évident que Lucifer est l’antithèse du Démiurge Créateur, son ombre vivante projetée dans le tréfonds du microcosme homme.

Lucifer est le Gardien de la Porte et des Clés du Sanctuaire, afin que n’y pénètrent que les oints qui possèdent le Secret d’Hermès.

Et maintenant que nous avons écrit ce si détestable nom pour les oreilles pieuses du commun, il serait nécessaire d’indiquer aussi que le Lucifer ésotérique de la Doctrine Archaïque est tout le contraire de ce que les théologiens, tel le célèbre Desmousseaux et le Marquis de Mirville, supposent erronément, car c’est l’allégorie du bien, le symbole du plus haut sacrifice (Christos-Lucifer) des gnostiques et le dieu de la Sagesse sous d’infinis noms.

Lumière et ombre, mystérieuse symbiose du Logos Solaire, unité multiple parfaite, INRI est Lucifer.

DÉMONS

Les diverses théogonies religieuses nous dépeignent ces Logoïs Divins comme des châtiés qui, réincarnés dans des corps humains, ont commis l’erreur impardonnable de tomber dans la génération animale.

Ces génies ténébreux sont des Anges déchus, d’authentiques Démons dans le sens le plus complet du mot.

Il est donc absurde d’affirmer que de tels rebelles auraient donné le mental à l’homme; il est évident que ces Anges déchus sont de véritables échecs cosmiques.

Il est maintenant très opportun de rappeler les noms inhumains d’Andraméleck, Bélial, Moloch, Baël, etc., dont les horribles abominations peuvent être étudiées par tout Adepte de la Loge Blanche, dans les registres akashiques de la Nature.

Il faut faire une distinction entre ce qu’est une chute ésotérique et ce qu’est une descente.

Évidemment ces Anges rebelles ne descendirent pas, ils chutèrent ce qui est différent.

LES LIMBES

Versés dans l’Histoire Universelle, nous savons bien et de façon intégrale ce qu’est réellement l’Orco des classiques grecs et latins ; les Limbes des ésotéristes chrétiens.

Il n’est pas superflu dans ce traité, d’insister sur l’idée transcendantale que les Limbes sont certainement l’antichambre des mondes enfers…

Toutes les cavernes connues et inconnues forment un vaste et ininterrompu réseau qui englobe entièrement la planète Terre, formant l’Orcus des classiques —comme nous l’avons déjà dit dans les lignes citées plus haut—, les Limbes authentiques de l’ésotérisme gnostique…, l’autre monde; enfin, où nous vivons après notre mort.

Fait allusion aux Limbes cette mystique et terrible allégorie qui dit : « Là vivent ces enfants innocents qui sont morts sans avoir reçu les Eaux du Baptême ».

Dans l’ésotérisme gnostique ces Eaux sont de type génésique et constituent l’ens seminis (l’entité du semen, comme dirait Paracelse).

Le Baptême sacramentaire des divers cultes religieux symbolise le Sexo-Yoga, le Maïthuna, la Magie Sexuelle. Dans la moelle et dans le semen se trouve la clé du salut et tout ce qui ne se fait pas par là, par ce chemin, est certainement une perte inutile de temps.

Les enfants innocents sont ces saints qui n’ont pas travaillé avec les eaux spermatiques du premier instant. Des gens vertueux qui ont cru possible l’autoréalisation intime de l’Être sans remplir l’engagement du Sacrement du Baptême ; ils ne connaissaient pas la Magie Sexuelle ou l’ont rejetée emphatiquement.

Seul Mercure, le chef et évocateur des âmes, prenant le Caducée de la Sagesse dans sa droite, peut appeler à nouveau à la vie les malheureuses créatures innocentes précipitées dans l’Orco.

Lui seul, l’Archimage et Hiérophante peut les faire renaitre dans des milieux propices, pour le travail fécond et créateur dans la Forge des Cyclopes.

C’est ainsi que Mercure, le Nonce et le Loup du Soleil fait entrer les âmes des Limbes dans les milices célestes…

PURGATOIRE

Définisons le Purgatoire ainsi : région moléculaire inférieure, zone de type sublunaire, astral submergé (Kama-Loka secondaire).

Dans le monde purgatorial nous devons frire les semences du mal, annihiler des larves infrahumaines de toutes sortes, nous purger de toute corruption, nous purifier radicalement.

Le Dante Alighieri en parlant du Purgatoire dit :

« Nous approchâmes et étions en un point d’où, à l’endroit qui avant me semblait brisé tout comme une fente qui sépare un mur, je vis une porte et trois marches au-dessous pour y monter, de couleurs différentes, et un portier qui encore se taisait.

Et comme mes yeux de plus en plus j’ouvris, je le vis assis sur la plus haute marche, tel en son visage que mon regard ne le souffrit ; et il avait en main une épée nue qui reflétait la lumière vers nous tant qu’en vain souvent j’y dirigeai les yeux.

—Dites, vous, là, que voulez-vous ? —commença-t-il à dire,— où est votre escorte ? prenez garde que monter ne vous nuise !

—Dame du ciel, experte en ces choses —lui répondit mon maître,— il y a peu, nous a dit : “Allez de ce côté, là est la porte”.

—Et qu’elle dirige vos pas vers le bien, —recommença ce portier courtois, « venez donc à nos marches, approchez ».

Là nous vînmes, la première marche était de marbre blanc si lisse et pur que je m’y reflétais tel que je suis. La seconde était, d’une teinte plus que perse, faite d’une pierre rude et calcinée, crevassée en long et en travers. La troisième, qui pose sur elles sa masse, m’apparaissait porphyre aussi vermeil que sang qui jaillit d’une veine. Sur celle-ci, posait ses deux pieds l’ange de Dieu, assis sur le seuil qui me semblait pierre de diamant. En haut des trois marches, de bon vouloir m’entraîna mon guide disant : « Demande humblement qu’il ouvre la serrure. »

Dévotement me jetai aux pieds saints, par miséricorde demandai qu’il m’ouvrît, mais avant, trois fois me frappai la poitrine. Sept P sur mon front il traça avec la pointe de l’épée et : « Il faut que tu laves quand tu es dedans ces plaies », dit-il.

Cendre ou terre que l’on tire desséchée était la couleur de son vêtement ; d’en dessous il prit deux clefs. L’une était d’or et l’autre était d’argent, d’abord avec la blanche, ensuite avec la jaune il fit tant à la porte, que je fus contenté.

« S’il arrive qu’une de ces clefs échoue, qu’elle ne tourne pas droit dans la serrure », nous dit-il, « cette porte ne s’ouvre. Plus précieuse est l’une, mais l’autre demande plus d’art et de savoir avant d’ouvrir, car c’est elle qui délie le nœud. De Pierre je les tiens, et il me dit d’errer plutôt en l’ouvrant qu’en la tenant fermée, pourvu qu’à mes pieds l’on se prosterne. »

Puis il poussa le battant du portail sacré disant : « Entrez, mais bien je vous avise que hors s’en retourne qui regarde en arrière. »

Et lorsqu’à cette porte sacrée dans les gonds se tordirent les pivots qui, de métal, sont sonnants et forts, ne rugit tant, ni tant se montra dure, Tarpeia quand lui fut enlevé le bon Metellus, pour quoi ensuite resta maigre. Je me tournai attentif au premier tonnerre et Te Deum laudamus me semblait entendre en voix mêlées à un son doux.

Telle impression au juste me donnait ce que j’entendais, comme celle qu’on reçoit, quand on vient chanter avec l’orgue, et ores si ores non s’entendent les paroles.

(Voir « La Divine Comédie », de Dante).

LA MÈRE DIVINE

Marie, ou pour mieux dire RAM-IO, est Isis même, Junon, Déméter, Cérès, Maya, la Divine Mère cosmique, le pouvoir serpentin sous-jacent dans le fond vivant de toute matière organique et inorganique.

MARIE MADELEINE

La belle Madeleine est, hors de tout doute, Salambo même, Matra, Ishtar, Astarté, Aphrodite et Vénus.

L’aura solaire de la Madeleine repentie est constitué de toutes les épouses prêtresses du monde.

Bienheureux les hommes qui trouvent refuge dans cette aura, parce qu’à eux sera le Royaume des Cieux.

CHRIST

Parmi les perses, Christ est Ormuzd, Ahura-Mazda, l’antithèse d’Ahriman (Satan).

Sur la terre sacrée des Vedas, Christ est Vishnu, le Second Logos, sublime émanation de Brahma, le Premier Logos.

Le Jésus Hindoustanique est l’Avatar Krishna. L’Évangile de ce Maître est similaire à celui du Divin Rabbi de Galilée.

Parmi les chinois anciens Fu-Hi est le Christ Cosmique, qui a composé le fameux « Yi-King », livre des lois, et nommera pour le bien de l’humanité des ministres Dragons.

Dans le pays ensoleillé de Kem, sur la terre des Pharaons, Christ était en fait Osiris et celui qui l’incarnait devenait, pour cette raison, un osirifié.

Quetzalcoatl est le Christ mexicain qui maintenant réside dans la lointaine Thulé, le dieu blanc.

IMMACULÉES CONCEPTIONS

Il est urgent de comprendre ce que sont réellement les immaculées conceptions. Celles-ci abondent dans tous les cultes antiques, Fu-Hi, Quetzalcoatl, Bouddha et beaucoup d’autres, sont le résultat d’immaculées conceptions.

Le Feu Sacré rend fécondes les Eaux de la Vie afin que naisse le Maitre en nous.

Tout ange est certainement fils de la Divine Mère Kundalini; elle est réellement vierge avant l’enfantement, pendant l’enfantement et après l’enfantement.

Au nom de la vérité nous affirmons solennellement ce qui suit : l’Époux de Devi Kundalini, notre Mère Cosmique particulière, est le Troisième Logos, l’Esprit-Saint, Shiva le premier-né de la Création, notre Monade intime, individuelle ou pour mieux dire surindividuelle.

J’étais encore un gamin de douze printemps lorsque, côtoyant quelqu’un qui investiguait ardemment les mystères de l’au-delà, je me proposais également de me renseigner, d’examiner, d’investiguer sur le terrain inquiétant du spiritisme.

Alors avec la ténacité d’un clerc en cellule, j’étudiais d’innombrables œuvres métaphysiques. Il n’est pas superflu de citer des auteurs comme Luis Zea Uribe, Camille Flammarion, Kardec, Léon Denis, César Lombroso, etc.

Le premier d’une série de Kardec me parut certainement très intéressant, mais je dus le relire trois fois avec le désir indiscutable de le comprendre intégralement.

Ensuite, converti réellement en un véritable rat de bibliothèque, je confesse en toute franchise, sans ambages, que je me passionnais pour le « Livre des Esprits », avant de poursuivre avec de très nombreux autres volumes au contenu substantiel.

Avec un mental impénétrable pour toute autre chose qui ne fut pas l’étude, je m’enfermais de très longues heures dans ma maison ou dans la bibliothèque publique avec le désir évident de chercher le Chemin Secret.

Maintenant, sans me présumer sage, sans aucune vanité, je désire seulement dans ce chapitre faire connaitre le résultat de mes investigations sur le terrain spiritiste.

MÉDIUMS

Des sujets passifs, réceptifs, qui cèdent leur matière, leur corps aux fantômes métaphysiques d’outre-tombe.

Il est indiscutable que le Karma de la médiumnité est l’épilepsie. De toute évidence les épileptiques furent des médiums dans leurs vies antérieures.

EXPÉRIENCES

1.— Une dame, dont je ne mentionnerai pas le nom, voyait constamment le fantôme d’une femme décédée. Cette dernière lui disait beaucoup de choses à l’oreille.

Dans une solennelle session spiritiste la dame tomba en transe. Le fantôme obsesseur indiqua à la maniérée médium de creuser à un endroit déterminé de la maison, et que là —lui a-t-il dit— elle trouverait un grand trésor.

Les indications du fantôme furent suivies. Malheureusement le trésor ne fut pas trouvé.

Il est indiscutable que cette fortune n’était qu’une simple projection mentale du psychisme subjectif des assistants. De toute évidence, ces gens étaient au fond très cupides.

2.— Au-delà du temps et de la distance, très loin de ma chère terre mexicaine, je dus me rendre dans l’état de Zulia, au Vénézuéla, en Amérique du Sud.

Invité de mon amphitryon, dans sa maison de campagne, je dois affirmer que durant ces jours je fus témoin oculaire d’un événement métaphysique insolite.

Il convient de ratifier pour le bien de mes lecteurs, que mon amphitryon maniéré était, hors de tout doute et disons-le sans ambages, un personnage trop humble, de la race de couleur.

Il est indiscutable que ce bon monsieur, certes très généreux avec les nécessiteux, dépensait son bien sans compter en de riches festins.

Résider à l’hôtel parmi des gens cultivés ou en vouloir à quelqu’un pour quelque motif, était pour ce brave homme quelque chose d’impossible. Il préférait certainement se résigner à la tâche, à son sort, aux dures infortunes du travail.

Inutile de dire en grande manière que ce gentilhomme d’autrefois semblait avoir le don d’ubiquité, car on le voyait partout, ici, là et là-bas.

Une nuit parmis tant d’autres, ce distingué gentilhomme en grand secret m’invita à une séance de spiritisme. Moi, d’aucune façon, je ne voulus décliner une si aimable invitation.

Trois personnes réunis sous le toit campagnard de sa propriété, nous nous sommes assis autour d’une table à trois pattes.

Mon amphitryon, rempli d’une immense vénération, ouvrit une petite boîte qu’il n’abandonnait jamais dans ses voyages, et de celle-ci il extayait un crâne indigène.

Postérieurement il récita quelques belles prières et clama d’une voix forte en appelant le fantôme du mystérieux crâne.

Il était minuit, le ciel était couvert de lourds nuages noirs qui, sinistres, se profilaient dans l’espace tropical. Il pleuvait, et du tonnerre et des éclairs faisaient trembler toute la région.

L’on ressentis d’étranges coups dans l’intérieur du meuble et après, violant définitivement la loi de la gravité, comme se moquant des vieux textes de physique, la table s’éleva du plancher.

Ensuite vint le plus sensationnel : le fantôme invoqué apparut dans l’enceinte et passa à côté de moi.

Pour finir, la table s’inclina de mon côté et le crâne, qui se trouvait sur ce meuble, vint se poser dans mes bras.

« Maintenant ça suffit ! —s’exclama mon amphitryon—. La tempête est très forte et dans ces conditions de telles invocations deviennent très dangereuses. » En ces instants un tonnerre épouvantable fit pâlir le visage de l’invocateur.

3.— Déambulant un jour dans l’une de ces vieilles rues étroites de la ville de Mexico D.F., mu par une étrange curiosité, je pénétrai avec d’autres personnes dans une grande maison ancienne où, pour le bien ou pour le mal, opérait un centre spiritiste ou spiritualiste.

Salon exquis extra-supérieur aux multiples clochettes et avec une foule de gens émotifs, délicats et de grande marque.

Sans prétendre m’exposer d’aucune manière à un risque, très respectueusement j’ai pris un siège face à l’estrade.

M’imprégner des doctrines des médiums spiritistes, discuter, ou commencer à argumenter avec méchanceté en des termes amicaux et avec de feintes mansuétudes et des poses pieuses, ne fut certainement pas mon but en entrant dans une telle enceinte.

Je voulais seulement prendre note de tous les détails avec une compréhension flexible et un singulier bon sens.

Se pratiquer à prononcer un discours pour réciter en public, se préparer à l’avance, est certainement quelque chose qui de tout temps a été exclu de la mentalité spiritiste.

Patiente, la confrérie sacrée du mystère, attendait avec un intense désir mystique des voix et des paroles surgies d’outre-tombe.

Indépendant des autres dans leurs diagnostics, idéal pour quelque chose de bien néfaste, un monsieur d’un certain âge tomba en transe, convulsif, il frémit comme n’importe quel épileptique, monte sur l’estrade, occupe la tribune de l’éloquence et prend la parole.

« Ici, parmi vous, Jésus de Nazareth, le Christ » —s’exclama d’une voix forte ce malheureux possédé.

À cet instant terrifiant, l’estrade décorée de fleurs et de cierges —l’autel des Baals— vibre de manière horripilante et tous les dévots tombent à terre prosternés.

Moi, sans vouloir troubler la performance de personne, sereinement je me suis mis à étudier le médium avec mon sixième sens.

Transpercé d’angoisse, je pus vérifier certainement la crue réalité de cet insolite cas métaphysique. Évidemment il s’agissait d’un imposteur sinistre et gauche qui exploitait la crédulité d’autrui en se faisant passer pour Jésus-Christ.

Avec mon sens clairvoyant, j’observais un mage noir habillé d’une tunique rouge couleur sang.

Le sinistre fantôme introduit dans le corps physique du médium, conseillant les consultants, essayait de parler sur un ton jésuchrétien afin que ces fanatiques ne le découvrent pas.

Cette horripilante séance terminée, je me suis retiré de l’enceinte avec l’ardent désir de ne jamais retourner là.

4.— Vivre à loisir, avec sa famille, à sa guise, en paix pour travailler, comme par magie, sur terre, est certainement quelque chose de très romantique.

Cependant, s’exposer aux risques est parfois indispensable lorsqu’il s’agit de procurer tout le bien possible aux autres.

Affranchi de murailles intellectives je voulus fleurir en sagesse, et sans défaillir en force je voyageai très jeune en divers endroits du monde.

Au-delà du temps et de la distance, dans le fin fond d’une région sud-américaine connue populairement sous le nom typique de Quindío, très flexible d’entendement, je me suis familiarisé avec un médium spiritiste qui travaillait comme forgeron.

Sans jamais se lancer dans aucune discussion, cet ouvrier travaillait tranquillement dans sa forge rougeâtre.

Étrange maréchal-ferrant spiritiste, homme mystique à la figure bronzé, athlétique personnalité cénobite.

Dieu et Sainte-Marie bénissez-moi ! Je le vis en une sinistre transe médiumnique de gauche possédé par Belzébuth, Prince des Démons.

Je me souviens encore de ces paroles ténébreuses avec lesquelles le pouvoir des ténèbres clôtura la séance :

« Bel tengo mental la petra y que a él le andube sedra, vao genizar le des ». Puis il signa : Belzébuth.

Paradoxal anachorète que ce forgeron. Je le trouvais le jour suivant repenti de son sabbat spiritiste de gauche; alors il jura solennellement au nom de l’éternel Dieu vivant de ne plus prêter son corps physique à l’horreur des ténèbres.

Des fois je le surprenais dans sa forge en train de consulter très sincèrement le livre de prières spiritiste de Kardec.

Postérieurement, ce gentleman d’autrefois m’invita plein d’enthousiasme mystique à plusieurs autres séances médiumniques exhaustives où, avec une anxiété infini il évoquait Juan Hurtado « el Mayor ».

Sans aucune exagération, pour le bien de mes chers lecteurs, je dois maintenant affirmer opportunément que le dit fantôme, parlant avec la langue du médium en transe, se vantait de pouvoir se manifester au travers de cent cinquante médiums de façon simultanée.

Conclure avec un discours (à quelqu’un), avec ruse, en rimes, est certainement très normal ; cependant, se pluraliser en cent-cinquante discours simultanés, différents, me paraissait à cette époque quelque chose d’étonnant.

Il est indiscutable qu’à cette époque de ma vie je n’avais pas encore analysé le thème de la pluralité du Moi, du Moi-Même.

L’ÉGO

Sans vouloir m’étendre de manière inusité en digressions d’aucune sorte, j’insiste très sincèrement sur ce que j’ai pleinement expérimenté de façon directe.

Le dit Égo est évidemment dépourvue de tout aspect divin, auto-exaltant et qui rend digne.

Qu’on nous accorde la liberté de dissentir avec ces personnes qui présupposent l’existence de deux Moi : l’un de type supérieur, l’autre de classe inférieure.

Certainement, et au nom de la vérité, nous certifions sans aucune incongruité le terrible réalisme bien informé qu’il n’existe en chaque sujet qu’un Moi pluralisé et terriblement pervers.

Cette conviction de fond s’affermis sur l’expérience vécue de l’auteur du présent Traité Ésotérique.

En aucune façon nous avons besoin d’extérioriser des idées immatures. Jamais nous ne commettrions la maladresse d’affirmer des utopismes insensées.

Notre assertion possède une très abondante documentation dans tous les livres sacrés des temps anciens.

Comme exemple vivant de notre affirmation, il n’est pas superflu de rappeler les cruelles batailles d’Arjuna contre ses chers parents (les Moi) dans la « Bhagavad-Gita » (le Chant du Seigneur).

Ostensiblement, ces agrégats psychiques, subjectifs, personnifient évidemment tout cet ensemble de défauts psychologiques que nous portons à l’intérieur de chacun de nous.

Dans la rigoureuse psychologie expérimentale, la mise en bouteille de la Conscience dans ces Moi subjectifs est évident.

Ce qui continue au-delà du sépulcre est donc l’Égo, un amas de Moi-Diables, les agrégats psychiques.

L’identification de tels agrégats psychiques dans les centres spiritistes ou spiritualistes devient évidente et manifeste.

Il est notoire et évident que ces Moi-Diables, en raison de leur multiplicité, peuvent entrer dans plusieurs corps médiumniques —comme dans le cas de Juan Hurtado « el Mayor »— pour leur manifestation.

Tout Maître du shamadi, pourra vérifier clairement en état d’extase le suivant : ceux qui se manifestent à travers les médiums spiritistes, ne sont certainement pas les âmes ni les esprits des morts, mais les Moi-Diables de ces derniers, les agrégats psychiques qui continuent au-delà dans la fosse sépulcrale.

On nous a dit avec beaucoup d’emphase que durant les états post-mortem les médiums continuent convertis en possédés du démon, ou des démons. Il est indiscutable qu’après un certain temps ils finissent par divorcer de leur propre Être Divin ; ils entrent alors dans l’involution submergée des mondes enfers.

Sans vouloir me vanter d’aucune manière avec tant de délicates et multiples inquiétudes de type philosophique et métaphysique, je confesse franchement en toute sincérité que je n’avais pas encore atteint les seize printemps de mon existence actuelle, que je me trouvais déjà engagé dans de nombreuses matières au contenu substantiel.

Avec des inquiétudes infinies je me proposais d’analyser en détail les problèmes de l’esprit à la lumière de la science moderne.

À cette époque me parurent très intéressantes les expériences scientifiques du physicien anglais William Crookes, découvreur insigne de la matière en état de rayonnement et du thallium, illustre membre de la Société Royale Britannique.

Me parurent sensationnelles les fameuses matérialisations du spectre de Katie King en plein laboratoire, thème soulevé par Crookes dans sa « Mesure de la force psychique ».

Excellents, exceptionnels, merveilleux, me parurent beaucoup de thèmes sacrés de l’antiquité tels que : le Serpent du Paradis, L’ânesse de Balaam, Les paroles du Sphinx, les voix mystérieuses des statues de Memnon au lever du jour, le terrible Mané-Thécel-Pharès du festin de Balthazar; le Séraphin de Théran, père d’Abraham; les Oracles de Delphes; les Bétyles ou pierres parlantes du Destin, les menhirs oscillants et magiques des Druides; les voix énigmatiques de tous les sanglants sacrifices nécromants, origine authentique de toute la tragédie classique, dont les révélations indiscrètes dans Prométhée, les Choéphores et les Euménides, coutèrent la vie à l’Initié Eschyle; les paroles de Tirésias, le devin évoqué par Ulysse dans « L’Odyssée », au bord de la fosse rempli du sang de l’agneau noir propitiatoire; les voix secrètes qu’entendait Alaric lui ordonnant de détruire la Rome pècheresse, et celles que la pucelle d’Orléans entendait aussi pour qu’elle extermine les anglais, etc., etc., etc.

Éduqué dans les bonnes manières et sans m’être exercé à l’art oratoire pour réciter en public, à l’âge de 17 ans je dictais des conférences dans la Société Théosophique.

Je reçus le diplôme théosophique des mains de Jinarajadasa, illustre président de cette auguste Société que j’eus le bonheur de connaître personnellement.

De caractère sûr de moi, j’étais alors très bien informé sur les étranges et mystérieux coups de Rochester, les classiques phénomènes psychiques de la ferme des Eddy, où naquit la Société théosophique même; j’avais accumulé beaucoup de données en relation avec ces trépieds évocateurs des Pythonisses des temps anciens, j’étais bien au courant des maisons hantées et des apparitions post-mortem et je connaissais à fond tous les phénomènes télépathiques.

Indiscutablement, avec tant de données métaphysiques accumulées dans mon pauvre mental, je m’étais converti en un érudit très exigeant.

Cependant, je voulais très sincèrement former le cœur avec le bon critère théosophiste et pour cela j’absorbai les œuvres que je trouvai dans la riche bibliothèque.

Une source inépuisable de Sagesse Divine, que je découvris avec étonnement mystique dans les pages ouvragées de « La Doctrine Secrète », œuvre extraordinaire de la Vénérable Grande Maîtresse Helena Petrovna Blavatsky, la sublime martyre du XIXe siècle.

Voyons maintenant les notes suivantes, assurément très intéressantes :

« 1885. Dans son Journal, 9 janvier, le Colonel Olcott entre :

H.P.B. a reçu du Maître M. le plan pour sa « Doctrine Secrète ». Il est excellent. Oakley et moi avons essayé quelque chose la nuit dernière, mais ceci est bien meilleur.

La conspiration Coulomb amena H.P.B. à quitter Adyar pour l’Europe en mars. Elle emporta avec elle le précieux manuscrit. « Alors que je me préparais à aller sur le vapeur, Subba Row me dit d’écrire la DOCTRINE SECRÈTE et de lui envoyer par votre intermédiaire chaque semaine ce que j’aurais écrit. Je lui ai promis cela et je le ferai… puisqu’il va ajouter des notes et des commentaires, et qu’alors la Société théosophique la publiera. »

Ce fut cette année-là que le Maître K.H. écrivit : « LA DOCTRINE SECRÈTE lorsqu’elle sera prête, sera la triple production de M., Upasika et moi. »

Il est évident que de telles notes nous invitent à la méditation. Cependant, il est ostensible que la Vénérable Maîtresse interpréta les Enseignements en les adaptant à l’époque.

Les études théoriques de type théosophique étant épuisées, je pratiquais avec intensité le Raja-Yoga, le Bhakti, le Jnana-Yoga, le Karma-Yoga, etc., etc., etc.

J’obtins de multiples bienfaits psychiques avec les yogas pratiques préconisés par cette institution vénérée.

De même que l’insigne Maîtresse H.P.B., j’ai toujours considéré le Hatha-Yoga comme quelque chose de trop inférieur, je peux dire que jamais je ne me suis intéressé à une telle branche du yoga hindoustan.

Beaucoup plus tard dans le temps, je fus invité à une grande assemblée de la vénérable Grande Loge Blanche, où en pleine agora on qualifia le Hatha-Yoga d’authentique Magie Noire.

J’avais déjà dix-huit printemps d’adolescent sur le chemin de mon actuelle réincarnation, lorsqu’on m’accorda l’insigne honneur d’entrer à l’École Rose-Croix Antique. Institution méritoire fondée à la bonne heure par le très excellent Sir Docteur Arnold Krumm Heller, médecin-colonel de la glorieuse armée mexicaine, illustre vétéran de la Révolution Mexicaine, insigne professeur émérite de l’Université de Médecine de Berlin, en Allemagne; remarquable scientifique, extraordinaire polyglotte.

Jeune homme impétueux je me présentais avec une certaine fierté dans cette « Aula Lucis », alors régentée par un illustre gentleman à l’intelligence éclairée, et sans m’avancer dans de nombreuses courtoisies, dans les airs, je confesse franchement et sans ambages, que je commençai en discutant et conclus en étudiant.

S’approcher du mur, s’acculer dans le coin de la pièce, ravi d’extase, après tout me paraissait mieux.

Il m’est inutile de dire en grande manière et sans tant de prosopopée qu’imbibé de nombreuses théories intriquées au contenu substantiel, j’aspirais uniquement avec des désirs infinis à retrouver mon ancien chemin, le Sentier du Fil du Couteau.

En excluant soigneusement tout pseudopiétisme et vain verbiage sans substance de bavardage ambigu, je résolus définitivement de combiner la théorie et la pratique.

Sans prostituer l’intelligence pour l’or, je préférais certainement me prosterner humblement devant le Démiurge Créateur de l’Univers.

Très riche source inépuisable d’exquises splendeurs, je me trouvais heureux dans les magnifiques œuvres de Krumm Heller, Hartmann, Eliphas Levi, Steiner, Max Heindel, etc., etc., etc.

Sans aucun verbiage, sérieusement, sincèrement, je déclare avec insistance qu’à cette époque de ma présente existence j’étudiais de manière ordonnée toute la bibliothèque rosicruciste.

Avec d’infinies angoisses je cherchais sur le chemin un voyageur possédant quelque baume précieux pour soigner mon cœur endolori.

Je souffrais effroyablement et je criais dans la solitude en invoquant les Saints Maitres de la Grande Loge Blanche.

Le Grand Kabire Jésus a dit : « Frappez et l’on vous ouvrira, demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez ».

Au nom de cela qui est le Réel, je déclare le suivant : en me conformant aux enseignements de l’Évangile chrétien, j’ai demandé et l’on m’a donné, j’ai cherché et j’ai trouvé, j’ai frappé et l’on m’a ouvert.

Lorsqu’il s’agit d’études aussi vastes et complexes que celles des Rose-Croix, il est incontestable que la liste de thèmes n’entrerait en aucune manière dans l’étroit cadre du présent chapitre ; c’est pourquoi je me limiterai à synthétiser et à conclure.

CHAKRA FRONTAL. Il se développe avec l’intonation de la voyelle I. Ainsi : iiiiiiiiiiiiii. Faculté : La clairvoyance.

CHAKRA LARYNGIEN. Il se développe en chantant la voyelle É. Ainsi : ééééééééé. Faculté : L’ouïe magique.

CHAKRA CARDIAQUE. Il se développe en vocalisant la lettre O. Ainsi : ooooooooo. Facultés : L’intuition, les dédoublements astraux, etc., etc.

CHAKRA OMBILICAL. Il se développe en intonant la voyelle U (se prononce OU). Ainsi : uuuuuuuuu. Faculté : La télépathie.

CHAKRAS PULMONAIRES. Ils se développent en chantant la lettre A. Ainsi : aaaaaaaaaa. Faculté : Le souvenir d’existences antérieures.

I.É.O.U.A. est l’ordre des voyelles. Avec ces lettres se forment tous les mantras.

Le Docteur Krumm Heller disait qu’une heure par jour de vocalisation était meilleur que de lire un million de livres de pseudo-ésotérisme et de pseudo-occultisme.

J’inhalais alors avec une avidité suprême le Prana Christonique, le souffle vital des montagnes, et ensuite j’exhalais lentement en faisant résonner la voyelle correspondante.

Je déclare pour plus de clarté que chaque voyelle a été précédée d’une inhalation et qu’elle ne résonnait qu’à l’exhalation. Il est évident que j’inhalais par les fosses nasales et que j’exhalais par la bouche.

RÉSULTATS CONCRETS

Tous mes chakras astraux ou centres magnétiques intensifièrent leur activité vibratoire en tournant positivement de gauche à droite comme les aiguilles d’une horloge, vue, non de côté, sinon de face.

EXERCICE RÉTROSPECTIF

Avec beaucoup de didactique le professeur nous enseigna un certain exercice rétrospectif merveilleux.

Il nous conseilla de ne jamais bouger dans le lit au moment du réveil, en nous expliquant qu’avec un tel mouvement le corps astral s’agite et les souvenirs se perdent.

Il est indiscutable que pendant les heures du sommeil les âmes humaines voyagent hors du corps physique ; l’important est de ne pas oublier nos expériences intimes en revenant au corps.

Il nous indiqua de pratiquer à ce moment précis un exercice rétrospectif dans le but intelligent de nous rappeler des faits, des circonstances et des endroits visités en rêves.

RÉSULTATS

Je déclare solennellement que j’ai trouvé cet exercice psychique étonnant, car mes souvenirs devinrent plus clairs, intenses et profonds.

PLEXUS SOLAIRE

Selon les instructions du professeur, quotidiennement (de préférence au lever du Soleil), je m’asseyais confortablement dans un délicieux fauteuil avec le visage vers l’est.

J’imaginais alors de manière extraordinaire une gigantesque croix dorée, qui depuis l’est du monde et ayant l’Astre-Roi pour centre basique, lançait des rayons divins, qui après avoir traversé l’espace infini, pénétraient à l’intérieur de mon plexus solaire.

Cela m’enchantait de combiner intelligemment cet exercice avec l’intonation mantrique de la voyelle U (OU), en prolongeant le son comme il se doit : uuuuuuuuuuu.

RÉSULTATS

Il se produisit l’insolite éveil de mon œil télépathique (situé comme nous l’avons déjà dit dans la région du nombril) et je devins exquisément hypersensible.

Étant donné que ce chakra magnétique possède d’étonnants fonctionnalismes, dont celle d’attirer et d’accumuler l’énergie rayonnante du globe solaire, il est évident que pour cette raison mes fleurs de lotus ou roues astrales purent recevoir de plus grandes charges électromagnétiques qui intensifièrent davantage la radioactivité vibratoire.

Il est très à propos en ce moment de rappeler à nos chers lecteurs que le plexus solaire fournit avec ses radiations solaires tous les chakras de l’organisme humain.

Indubitablement, et sans aucune exagération, il m’est possible de mettre une certaine emphase pour affirmer solennellement que chacun de mes chakras astraux s’est développé extraordinairement, en intensifiant ainsi les perceptions de type clairvoyante, clairaudiente, etc., etc., etc.

DÉPART

Peu avant de me retirer de cette méritante Institution, ce professeur s’est exclamé en disant : « Qu’aucun de ceux ici présents n’ose s’autoqualifier de rose-croix, parce que nous tous nous ne sommes que de simples aspirants à rose-croix ».

Et ensuite il ajoutait avec une grande solennité : « Un Rose-Croix est un Bouddha, un Jésus, un Moria, un K.H., etc., etc., etc. ».

Pour certaines personnes trop superficielles, la théorie de la réincarnation est une plaisanterie ; pour d’autres, très religieuses, elle peut signifier un tabou ou un péché ; pour les pseudo-occultistes, elle est une croyance très ferme ; pour les vauriens de l’intellect ceci est une utopie insensée ; cependant, pour nous les hommes qui se souvenons de nos existences antérieures, la réincarnation est un fait.

Au nom de la vérité je dois attester solennellement que je suis né en me rappelant de toutes mes réincarnations passées et jurer cela n’est pas un délit. Je suis un homme à la Conscience éveillée.

Évidemment nous devons faire une franche différenciation entre Réincarnation et Retour, deux lois très distinctes. Cependant, ceci n’est pas l’objectif du présent chapitre. Après ce préambule allons au fait, au but.

Autrefois, quand les mers étaient infestées de vaisseaux pirates, je dus passer par une terrible amertume.

Le Bodhisattva de l’Ange Diabulo Cartobu était alors réincarné.

Il n’est pas de trop d’affirmer, avec une certaine insistance, que cet Être possédait un corps féminin d’une splendide beauté. Il est ostensible que j’étais son père.

Malheureusement et à une heure infortunée, la cruelle piraterie qui ne respectait ni les vies ni les honneurs, après avoir ravagé le village européen où nous habitions en paix avec beaucoup d’autres citoyens, séquestra les beautés de l’endroit, parmis lesquelles, il est clair se trouvait ma fille, innocente donzelle des temps passés.

Malgré la terreur de tant de villageois, je parvins vaillamment, et en mettant en danger ma propre vie, à affronter le perfide capitaine du navire corsaire.

« Sortez ma fille de cet enfer où vous l’avez mise et je vous promets que je sortirai votre Âme de l’enfer où elle se trouve déjà ! » —Telles furent mes douloureuses exclamations.

Le terrible corsaire, me regardant farouchement, eu pitié de mon insignifiante personne, et d’une voix impérative m’ordonna d’attendre un moment.

Je vis avec une angoisse infinie le flibustier retourner à son vaisseau noir. Je cru comprendre qu’il su tromper astucieusement ses impitoyables loups de mer. Ce qui est sûr c’est que quelques instants plus tard il me rendait ma fille.

Chers Dieu et Sainte Marie ! Mais qui aurait pensé qu’après plusieurs siècles j’aurais à rencontrer à nouveau l’Égo de ce terrible corsaire réincorporé dans un nouvel organisme humain !

Ainsi est la Loi de l’Éternel Retour de tous les êtres et les choses, et tout se répète en accord avec une autre loi qui s’appelle Récurrence.

Une nuit de grandes inquiétudes spirituelles je le retrouvais joyeux dans un groupe sélect d’aspirants rose-croix.

Ce vieux corsaire parlait aussi la langue anglaise et m’a même manifesté avoir voyagé beaucoup, car il avait été marin dans une entreprise maritime nord-américaine.

Cette amitié fut, cependant, un « feu follet », un « feu de paille », car bien vite je pus constater pleinement que cet homme, malgré ses ardents désirs mystiques, était toujours, dans ses tréfonds les plus intimes, l’ancien corsaire vêtu à la moderne.

Ce gentleman d’autrefois s’enthousiasmait beaucoup en me relatant ses « expériences astrales », car il est indiscutable qu’il savait se dédoubler à volonté.

Un jour parmi tant d’autres, nous organisons un rendez-vous métaphysique transcendantal dans le S.S.S. de Berlin, en Allemagne.

Ce fut pour moi une expérience relativement nouvelle, car certainement jusqu’alors il ne m’était pas encore arrivé de réaliser l’expérience de la projection volontaire de l’eidolon; cependant, je savais que je pouvais le faire et c’est pour cela que j’ai osé accepter un tel rendez-vous.

Avec une entière clarté je me souviens de ces moments solennels où je me transformais en espion de mon propre sommeil…

Mystiquement à l’affût, j’attendais l’instant de transition qui existe entre la veille et le sommeil; je voulais profiter de ce moment de merveilles pour m’échapper du corps physique.

L’état de lassitude et les premières images rêvasseuses furent suffisants pour comprendre de manière entière que le moment ardemment désiré était arrivé…

Délicatement je me levais du lit et en marchant très doucement je sortis de ma maison en me sentant envahis d’une certaine volupté spirituelle, exquise, délicieuse…

Il est incontestable qu’en me levant du lit au moment d’être somnolent il s’est produit le dédoublement astral, la séparation très naturelle de l’eidolon…

Avec cet éclat très singulier du corps astral, je m’éloignais de tous ces environs, désirant ardemment me rendre au Temple de Berlin…

Ostensiblement je dus voyager délicieusement sur les eaux tempétueuses de l’océan Atlantique…

En flottant sereinement dans la radieuse atmosphère astrale de ce monde, j’arrivais aux terres de la vieille Europe et aussitôt je me dirigeais vers la capitale de la France…

Je marchais en silence comme un fantôme dans toutes ces vieilles rues qui autrefois avaient servi de scène à la Révolution Française…

Soudain, quelque chose d’insolite se produisit : une onde télépathique est arrivé à mon plexus solaire et je ressentis l’impératif catégorique d’entrer dans une précieuse demeure…

D’aucune manière, jamais cela me pèsera d’avoir traversé le richissime seuil d’une si noble demeure, car j’eus l’immense joie d’y trouver un ami de mes réincarnations passées…

Ce camarade flottait heureux, immergé dans l’atmosphère fluidique astrale, hors du corps dense qui gisait endormi dans le lit d’acajou parfumé…

Dans le lit nuptial dormait aussi le corps physique délicieux de sa bien-aimée. L’âme sidérale de cette dernière, hors de son réceptacle mortel, partageait la joie mirifique de son époux et flottait…

Et je vis deux tendres petit enfants d’une splendide beauté, jouant heureux dans le charme magique de cette demeure…

Je saluais mon ancien ami et aussi son Ève ineffable, mais les enfants s’effrayèrent de ma présence inusitée…

Il me parut mieux de sortir dehors, dans ces rues de Paris et mon ami ne rejeta pas l’idée. Parlant ensemble, nous nous éloignâmes de la demeure des délices…

Nous avons marché tranquillement, tranquillement, dans toutes ces rues et avenues qui vont du centre jusqu’à la périphérie…

Dans les faubourgs de cette grande cité, je lui proposais —à brule-pourpoint, comme on dit par ici— de visiter ensemble le Temple ésotérique de Berlin, en Allemagne. Cet Initié déclina très aimablement l’invitation en objectant qu’il avait une épouse et des fils et qu’à cause de cela il voulait seulement concentrer son attention sur les problèmes économiques de la vie…

Avec grand regret je m’éloignais de cet homme éveillé, déplorant qu’il reportait son travail ésotérique…

En me suspendant dans la lumière astrale des merveilles et prodiges, je passais au-dessus de vétustes murailles très anciennes…

Heureux je voyageais le long du chemin sinueux qui de manière serpentine se développait ici, là et là-bas…

Ivre d’extase j’arrivais au Temple aux murs transparents. L’entrée de ce lieu saint était certainement très singulière…

Je vis une sorte de parc dominical, tout plein de plantes très belles et de fleurs exquises qui exhalaient un souffle de mort…

Dans le fond extraordinaire de ce jardin enchanteur, resplendissait solennel le temple des splendeurs…

Les portes grillagées de fer qui donnaient accès au précieux parc du Sanctuaire, parfois s’ouvraient pour que quelqu’un entre, parfois se fermaient…

L’ensemble délicat et merveilleux de tout cela, se trouvait illuminé par la lumière immaculée de l’Esprit Universel de Vie…

Devant le Sancta Sanctorum je fus heureux de trouver beaucoup de nobles aspirants de diverses nationalités, peuples et langues…

Des âmes mystiques qui durant ces heures où le corps physique dort, mues par la force du désir profond, s’étaient échappées de la dense forme mortelle pour venir jusqu’au Sancta…

Tous ces sublimes dévots échangeaient sur des sujets ineffables. Ils parlaient de la Loi du Karma, discouraient sur des questions cosmiques extraordinaires… Il émanait d’eux le parfum de l’amitié et la fragrance de la sincérité.

Dans un état de bien-être je marchais ici, là et là-bas, cherchant l’audacieux flibustier hardi qui m’avait donné un si extraordinaire rendez-vous…

Je fis irruption dans de nombreux groupes en demandant pour le bien connu gentleman d’autrefois, mais personne ne put me donner la moindre réponse…

Je compris alors que cet ancien pirate n’avait pas tenu sa parole. J’en ignorais les raisons, je me suis senti déçu…

En silence, je me suis résolu de m’approcher de la glorieuse porte du Temple de la Sagesse. Je voulus pénétrer à l’intérieur du lieu saint, mais le Gardien me ferma la porte en me disant : « Ce n’est pas encore l’heure, retire-toi… ».

Serein, et comprenant tout, je m’assis joyeux sur la pierre symbolique, tout près du portail du mystère…

En ces instants de plénitude, je m’auto-observai de manière intégrale. Certainement je ne suis pas un sujet au psychisme subjectif; je suis né avec la Conscience éveillée et j’ai accès à la connaissance objective…

Combien beau me paraissait le corps astral ! (Résultat splendide de très anciennes transmutations de la libido).

Je me souvins de mon corps physique qui gisait alors endormi dans une région reculée du monde occidental, dans un village d’Amérique…

En m’auto-observant, je commis l’erreur de confronter les véhicules astral et physique. À cause de telles comparaisons, je perdis l’extase et je retournai instantanément à l’intérieur de ma dense enveloppe matérielle…

Quelques instants après, je me levais du lit : j’avais obtenu un dédoublement astral merveilleux…

Quand je demandai sévèrement au vieux flibustier la raison pour laquelle il n’avait pas été capable de respecter sa parole, il n’a pas sut me donner une réponse satisfaisante.

Trente-cinq années s’écoulèrent depuis cette époque où ce vieux loup de mer et moi avions arrangé un si mystérieux rendez-vous…

Au-delà du temps et de la distance, cet étrange personnage n’était déjà plus qu’un souvenir écrit dans les poussiéreuses pages de mes vieilles chroniques…

Cependant, je confesse sans ambages qu’après tant d’années, je devais être surpris par quelque chose d’insolite…

Une nuit de printemps, me trouvant absent de la dense forme périssable, je vis le Seigneur Shiva, l’Esprit-Saint, ma Monade Sacrée supra-individuelle, avec l’ineffable ressemblance de l’Ancien des Jours…

Le Seigneur admonestait avec grande sévérité le vieux corsaire des mers. Il est indiscutable que le corps physique de ce dernier à ces heures de la nuit était allongé endormi dans le lit…

Je voulus ardemment intervenir en tant que tierce partie dans la discorde. Le Vieux des Siècles de façon catégorique m’ordonna calme et silence…

Autrefois ce pirate m’avait rendu ma fille, il l’avait sorti de l’enfer où lui-même l’avait mis…

Maintenant mon Être Réel, Samaël, luttait pour le libérer, pour l’émanciper, pour le sortir des mondes infernaux…

Voyez aussi…

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Traduction littérale (1ère partie)